Le secteur de la microfinance au Cameroun a connu une croissance significative au fil des années, avec une augmentation notable du volume d’épargne collectée et des crédits distribués. Cette expansion a permis une inclusion financière accrue, notamment pour les populations traditionnellement exclues du système bancaire classique.
Cependant, cette croissance rapide s’est accompagnée de défis majeurs. Le secteur a traversé des crises marquées par des difficultés au sein de certaines institutions de microfinance (IMF), conduisant parfois à leur fermeture. Les causes de ces crises incluent la défaillance du dispositif de supervision, une réglementation insuffisante, ainsi que des problèmes de management et de gouvernance.
Pour remédier à ces problèmes, la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) a mis en place un cadre réglementaire spécifique pour les IMF, tenant compte de leurs particularités par rapport aux institutions bancaires traditionnelles. Cette réglementation vise à assurer une supervision adéquate et à promouvoir la stabilité du secteur.
Malgré ces efforts, le secteur de la microfinance au Cameroun reste confronté à une concurrence intense. Les IMF rivalisent pour attirer et fidéliser une clientèle souvent vulnérable, ce qui les pousse à innover en matière de produits et services financiers. Toutefois, cette compétition peut également entraîner une prise de risques excessive, notamment en matière d’octroi de crédits, ce qui peut compromettre la viabilité de certaines institutions.
En réponse à ces défis, des initiatives ont été lancées pour renforcer la résilience du secteur. Par exemple, l’Agence de Crédit pour l’Entreprise Privée au Cameroun (ACEP Cameroun), spécialisée dans le financement des très petites entreprises, prévoit d’entrer en bourse en 2025 pour lever 15 milliards de FCFA. Cette démarche vise à renforcer sa capacité financière et à soutenir davantage les micro-entrepreneurs.
En conclusion, bien que le secteur de la microfinance au Cameroun ait réalisé des progrès notables en matière d’inclusion financière, il est essentiel de continuer à renforcer la réglementation, la supervision et les capacités de gestion des IMF pour assurer leur pérennité et leur contribution au développement économique du pays.
